Approuvée par le Sénat en décembre 2017, la nouvelle loi qui réglemente enfin les appels non désirés est entrée en vigueur le 4 février 2018, un euphémisme pour les appels professionnels répétés, persistants et ennuyeux que chacun d'entre nous a reçu par hasard, au point de les considérer comme une véritable obsession.

Grâce à ce renforcement de la protection de la vie privée, nous arriverons à l'adoption du règlement européen qui, à partir du 25 mai 2018, homologuera les règles relatives à l'utilisation des données à caractère personnel dans l'Union européenne.

Deux préfixes distincts pour reconnaître le télémarketing et les études de marché

Au départ, l'introduction d'un préfixe unique pour les appels non sollicités a été envisagée : tant pour la publicité que pour les études de marché. Mais cela ne s'est pas fait sous la pression des centres d'appel qui ont demandé et obtenu cette subdivision :

Télémarketing - Les appels provenant de centres d'appels qui nous proposent, de temps en temps, de cocher de meilleurs tarifs en changeant d'opérateur téléphonique, de banque, d'assurance, de fournisseur d'énergie, etc. seront identifiés par un préfixe téléphonique unique, ce qui les rendra immédiatement reconnaissables à nos yeux, nous permettant de répondre ou non.

Études de marché - Les appels des opérateurs qui souhaitent nous poser un certain nombre de questions à des fins statistiques seront identifiés par un autre préfixe.

Les centres d'appel ont également eu la possibilité de passer des appels avec un numéro clairement identifié. La raison invoquée est que, de cette manière, nous pourrons rappeler directement en cas d'informations supplémentaires, par exemple si nous avons par inadvertance lancé un nouveau contrat que nous ne voulions pas et procéder à sa révocation.

Les détails de l'application de la loi

D'ici le 4 mai 2018 - c'est-à-dire 90 jours après l'entrée en vigueur de la loi - l'AGCOM (l'autorité de garantie des communications) doit identifier les deux codes différents ou préfixes spécifiques pour distinguer de manière unique les appels téléphoniques commerciaux ou les appels d'études de marché.

D'ici le 4 avril 2018 - soit 60 jours après l'entrée en vigueur de la loi - les entreprises de télémarketing et de centres d'appel doivent demander à l'AGCOM d'attribuer la numérotation correspondante ou de présenter la numérotation à laquelle elles peuvent être appelées.

Le registre des oppositions

Créé en 2011, le registre des oppositions est un service destiné à protéger les citoyens qui décident de ne plus recevoir d'appels non désirés, qu'ils soient de nature commerciale ou statistique. Ce service utile a enregistré, en 7 ans, un petit nombre d'enregistrements : seulement 1,5 million d'utilisateurs sur un potentiel d'environ 13 millions.

La raison de ces mauvaises inscriptions ? Jusqu'à hier, il n'était possible d'inscrire que des numéros fixes et lisibles dans un annuaire téléphonique public, mais maintenant les choses changent et peuvent être protégées : Avec la nouvelle loi sur le télémarketing, le nombre potentiel de numéros qui pourraient s'inscrire au registre d'opposition s'élève à environ 17 millions.

Comment fonctionne le registre des oppositions ?

Les sociétés de télémarketing qui sont sur le point de lancer une campagne promotionnelle sur un certain produit doivent, en vertu de la loi, vérifier si les numéros qu'elles souhaitent contacter sont inscrits dans le registre d'opposition et, si tel est le cas, les supprimer.

La nouvelle loi sur le télémarketing établit une autre nouveauté importante : une fois enregistrés dans le registre des oppositions, tous les consentements donnés jusqu'à 30 jours avant l'enregistrement n'ont aucune valeur, c'est-à-dire qu'ils deviennent caducs. Pour les consentements donnés dans les 30 jours précédant l'inscription au registre des oppositions, la loi garantit une révocation simplifiée.